Le Burkina Faso compte une population estimée en 2005 à 12,802 282 millions de personnes. En 2003, il était classé au troisième rang des pays les plus pauvres de la planète. La proportion de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté est passée de 44,5% en 1994 à 45,3% en 1998 et à 46,4% en 2003.
Bien que les taux de scolarisation aient connu une amélioration considérable au cours des dix dernières années (65% en 2007(source : MEBA, Statistiques de l’Education de base 2006/2007) par rapport à 39,2% en 1996), le taux d’alphabétisation des adultes reste encore faibles, ce qui constitue un frein à l’adoption des comportements favorables au développement.
Selon le rapport 2004 du Programme Conjoint de Monitorage (JMP) la couverture en eau potable est passée de 39 % en 1990 à 51 % en 2002 tandis que la couverture en assainissement amélioré est passée de 13 % à 12 % au cours de la même période.
En milieu rural la situation est encore plus préoccupante. Les couvertures en eau potable et assainissement sont passées respectivement de 35 % à 44 % et de 8 % à 5 % pour la période 1990-2002. L’accès à l’eau potable et à des ouvrages améliorés d’assainissement (lavage des mains et latrines) reste également faible (38 % pour les points d’eau contre 54% pour les toilettes, selon les Statistiques du Ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation).
Les pratiques en matière d’hygiène sont également très faibles. Il apparaît donc non seulement un déséquilibre notoire dans l’évolution des trois volets du secteur eau potable, assainissement et hygiène mais aussi une disparité entre les milieux urbain et rural en termes d’accès à l’eau.
Il convient de noter que même dans les zones relativement privilégiées les problèmes sous-jacents demeurent les mêmes : couverture partielle des besoins des communautés ou abandon d’ouvrages (8% de pompes abandonnées) avec des conditions difficiles d’accès surtout pour les femmes. Le disfonctionnement du système de maintenance des pompes est récurent avec des taux élevés de pannes (23 % en moyenne). Il existe peu d’alternatives pour l’approvisionnement en eau potable (nombre insuffisant de pompes manuelles et de puits), et l’eau de puits qu’on trouve est souvent de mauvaise qualité. On note une faible vulgarisation des technologies appropriées et nombreux sont encore ceux qui ne savent pas qu’une mauvaise hygiène affecte la santé.
Il résulte de cette insuffisance d’accès (eau et assainissement) et de la faible pratique des règles fondamentales d’hygiène, une persistance des maladies d’origine hydrique telles que les diarrhées dont la prévalence chez les enfants de moins de cinq ans est de 20,7% (EDS-2003)
En revanche, des progrès considérables ont été réalisés dans la lutte contre le vers de Guinée, une maladie endémique d’origine hydrique. Le nombre de cas de ver de guinée est passé de 11 784 en 1992 à 30 en 2005 avec l’appui financier et technique de l’UNICEF, l’OMS et de l’ONG Global 2000.
Les maladies diarrhéiques et la malnutrition (affectant environ 38% des enfants âgés de moins de cinq ans- EDS-2003) contribuent fortement à accroître la mortalité infantile qui est de l’ordre de 184 ‰ (EDS-2003).
En vue de faire face aux défis du secteur de l’eau, le gouvernement burkinabè a entamé des reformes depuis 2000. A cet effet, un programme national d’Approvisionnement en Eau Potable et d’Assainissement (AEPA) est en cours d’exécution par le gouvernement avec l’aide des partenaires au développement.